vendredi 26 octobre 2018

Communiqué de Monique Rondeau - Haïti, Octobre 2018

Monique Rondeau au Centre étudiant

Bonjour à vous tous,

Cette année, Maryse et moi avons convenu de nous partager le travail en Haïti. Quand je viens à l’automne, je vois tous ses protégés et ceux d’Antonio et, quand elle viendra cet hiver, elle verra les miens.

Distribution de Lego aux enfants préscolaires 

Les enfants que j’aide grâce aux parrains-marraines et donateurs fréquentent l’école Notre-Dame-Marie. J’apporte une grosse boîte de Lego pour les niveaux préscolaires et 6 ballons de soccer pour le primaire et le secondaire. La direction se dépêche de les souffler avant la récréation.

Pendant mes 3 semaines, j’ai pu vérifier que les parrainés de Maryse et António étaient bien en classe et, avec Francky Normil, notre collaborateur haïtien, j’ai rencontré plus de 120 autres enfants accompagnés d’un parent. Depuis des années, Maryse aide ces parents parmi les plus démunis à payer les frais de scolarité à partir des dons qu’elle recueille.

Petit groupe d'élèves parrainés de l'école CESEV
Toujours à l'école CESEV - un 2e petit groupe de parrainés

Comme chaque fois, je suis touchée par le vécu de trois grands orphelins parrainés. Ils ont 19, 20 ans et ont perdu leurs parents lors du tremblement de terre de 2010. Deux fois par année, nous payons leur hébergement chez un voisin. Leurs conditions de vie demeurent cependant difficiles car les gens qui les accueillent ne le font pas par grandeur d’âme mais surtout pour avoir un peu d’argent, étant eux-mêmes en état de survie. Nos grands subissent beaucoup d’humiliations dans ces familles. Malgré cette situation, ils se montrent très reconnaissants face à leur parrain/marraine et disent prier Dieu chaque jour pour eux.

Deux frères parrainés donnent des signes de malnutrition: leurs cheveux perdent leur couleur noir et deviennent plus rougeâtres. Ils ont passé plusieurs jours de l’été sans manger. Leurs parents sont très pauvres. Payer leur école, c’est bien. Payer leurs livres, leurs souliers, leur uniforme, c’est très bien mais s’ils ne peuvent pas manger en dehors du repas fourni par l’école! L’aide proposée dans une telle situation peut prendre deux formes: aide à se faire un potager pour nourrir la famille et vendre les légumes en surplus au marché. Ou micro-crédit, un prêt sans intérêts permettant à la mère d’acheter la marchandise initiale pour « faire un petit commerce ». 

Mon séjour s’achève. On ne peut pas sauver le pays mais on peut aider ces enfants à grandir, à devenir des adultes qui savent lire, écrire, qui sont moins susceptibles de se faire exploiter et mieux outillés pour gagner leur vie. Je peux vous assurer que jour après jour, mois après mois, vous faites une différence majeure dans la vie de ces enfants et de leur famille. Ce n’est pas rien! 

Merci à vous.
Monique Rondeau

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