dimanche 28 mars 2010

Retour d'André

J'ai pu m'entretenir hier avec André Béland, qui est de retour de Grand Goâve après deux semaines de travail de terrain. Vous vous rappellerez qu'il était parti avec Maryse à bord du premier vol commercial pour Port-au-Prince depuis le tremblement de terre.

Enseignant d'éducation physique à la retraite, André s'est impliqué pendant 20 ans auprès d'Action Haiti, ayant occupé plusieurs positions administratives importantes au sein de l'organisme. Depuis quelques temps, il travaille avec Les Artisans de Paix Internationale, organisme oeuvrant en Haïti et en République Dominicaine dont la mission ressemble à la nôtre.

Fort d'une longue expérience de terrain et désireux de mettre à profit son talent sur les chantiers de construction, André a saisi la perche tendue par Maryse lorsque celle-ci lui a demandé de l'accompagner dans son séjour. Ensemble, ils ont entre autres travaillé à la construction de 18 refuges temporaires. Les abris sont rudimentaires: 7 pieds par 8 pieds, charpente de bois, toit de tôle, matériaux d'une valeur d'environ 60$ l'unité. Avec les bâches déjà acheminées et celle qui continueront d'arrivées, on espère offrir un minimum de protection à quelques familles durant la saison des pluies.

André est amateur de plein air et de camping; c'était cependant la première fois qu'il dormait dans une tente fichée sur un toit. Installé au-dessus de la maison de Félix aux côtés de Maryse (plutôt qu'au centre des bénévoles où il avait l'habitude d'être hébergé avant le séisme), il m'assure avoir eu un bon séjour au sec : il fait chaud et humide, mais la saison des pluies n'a pas encore commencé...

Je lui ai demandé s'il avait une anecdote ou une réflexion particulière à partager. C'est son arrivée à l'aéroport - et surtout le débarquement des bagages - qui lui est venue à l'esprit. "Le bordel total!" pour reprendre ses mots. Il s'agissait du premier vol commercial depuis la tragédie, avec toute la désorganisation à laquelle on pouvait s'attendre. Valises lancées pêle-mêle devant une horde de 300 voyageurs empressés de récupérer leurs biens; apparemment que des mesures ont été prises depuis pour remédier au chaos.

Sur une note plus sobre, André m'explique qu'il n'a pas vraiment vu l'ampleur des dégâts à Port-au-Prince à son arrivée (la route vers Grand Goâve ne passant pas au coeur de la capitale), mais qu'il l'a pleinement senti lors du retour, un détour l'ayant mené en vue des édifices en "millefeuille"...

J.O.R.

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