mercredi 9 mars 2011

La patience est une force (Alexandra Ecclesia)

« Nous traversons la route poussiéreuse à 16 heures 30 pour nous rendre au concert que Rosenie, nièce de notre agent sur place, nous avait recommandé. Les bancs sont encore vides, les chanteuses loin d`être habillées ou maquillées. Pourtant, le billet indique "16 heures – Concert ". Nous patientons. Les gens arrivent lentement, en groupes : les femmes dans leurs plus beaux vêtements, les cheveux tressés, les hommes fiers de les accompagner. Ils discutent ensemble, rient, s’accommodent. Le concert est une occasion pour oublier les soucis de la journée, se réjouir de retrouver ses voisins et amis pour la soirée. Personne ne semble se préoccuper du retard. Enfin, à 18 heures 30, avec 2 heures et demie de retard, la modératrice entre sur scène et nous propose de commencer avec une prière.

La patience est une force des Haïtiens, autant dans la reconstruction de la ville qu'au travail ou au marché. Dans les écoles, les élèves se rendent au tableau, un par un, sans discussions ni disputes, dans des classes de 64 enfants. Un par un, ils vont voir le professeur qui leur corrige les devoirs. Les élèves ont souvent une heure de marche pour se rendre à l’école. Qu’importe leur habitation, ils s’y rendent dans leur beau costume bien propre et repassé.

À notre tour, nous avons dû apprendre à être patients. Patients avec l’école de Papatanm qui semblait à ses fins lors de notre arrivée. Patients avec des professeurs surchargés ou démotivés. Patients avec les élèves qui ne comprenaient que le créole. Nous avons appris à être patients avec un sourire sur les lèvres, comme les Haïtiens. Et c’est ainsi que nous pouvons quitter Papatanm avec beaucoup d’espoir dans l’avenir de l’école, qui semble avoir retrouvé son âme dans les dernières quatre semaines.»

- Alexandra


/J.O.R.

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