vendredi 9 avril 2010

Jour 3 - Travail et escapade

Demain, je télécharge des photos sur le blogue, promis. Pour ce soir, le texte suffit (je suis trop fatigué pour faire le tri).

Je me suis réveillé à 6h, forcément, avec le soleil éclatant du pays. Mangue, pamplemousse et toasts confiturées pour déjeûner. À l'horaire aujourd'hui, une visite à l'École Maranatha, suivi d'une rencontre avec Fritzer, à St-François cette fois.

Maranatha a tenu le coup, quelques fissures à peine, mais ti-moun comme gran moun ont toujours peur de s'aventurer dans les salles de classe. (Hier encore dans la nuit, deux secousses ont été ressenties apparemment; nous sommes les seuls à ne pas les avoir remarquées.) Dans les conditions actuelles, c'est un grand plaisir de constater que les cours ont repris. Maître Maxis (le directeur) et les enseignants du primaire se dévouent pour les enfants, leur faisant réciter, au moment de notre passage, les éléments de la grammaire française à voix haute, à l'extérieur, à l'ombre des arbres. Antonio et moi nous présentons aux plus jeunes, qui ne nous connaissent pas; et bien sûr, on me présente aussi aux plus vieux, première rencontre oblige. ''Bonjou mèt Jean-Olivier!''

Mon rôle durant les deux semaines qui suivront sera de mettre en pratique mon expérience d'animateur de terrain de jeux, expérience qui manque aux enseignants, aussi bons pédagogues soient-ils. L'objectif serait de changer les idées des enfants, de leur apprendre des choses en passant, et de montrer l'exemple aux enseignants qui prendront le relai bien assez tôt. Antonio et moi avons fait le tour de la cour d'école, et avons dérivé sur un terrain vague présentement utilisé comme campement de sinistrés. Des tentes brunes couvrent une partie de la surface, mais il y a de bons espaces de terre battue, idéaux pour les jeux de courses.

Des soldats vénézueliens sont en charge des camps. Aussi, je dépoussière mes vestiges d'espagnol et Antonio renoue avec ses racines italiennes afin de demander au Commandant Cortez la permission d'utiliser l'espace libre pour les enfants. Ça n'a pas été une négociation difficile: Ningun problema! Un de ces soldats humanitaires, humains.

La rencontre avec Fritzer est tout aussi fructueuse. Nous faisons un debriefing des discussions de la veille à Laporte et embauchons un jeune homme pour remplacer un aide-enseignant St-Joseph, monsieur Yves Laporte, qui est encore à l'hôpital, les reins brisés...

Nous nous promenons en vélo depuis ce matin. C'est pratique, nous couvrons davantage de terrain et nous fatiguons moins au soleil. Vers le milieu de l'après-midi, Antonio propose de tirer avantage de nos montures pour aller jusqu'à la mer, pour voir ce qu'il reste de la Cité des Canadiens et nous baigner.

D'un côté, figurez-vous la mer: l'eau est magnifique, le soleil oblique s'y miroite, elle est très chaude. Le sable se mêle aux galets. Par endroits, de la roche fait surface le long de la plage: le tremblement de terre à fait reculer l'Atlantique... N'importe, c'est le paradis sur terre, sur mer.

De l'autre côté, les ruines de la Cité des Canadiens. Les photos parlent d'elles-mêmes. Nous ne nous en serions pas réchappés si nous avions été en poste le 12 janvier. La falaise sur laquelle étaient perchées les maisons et l'hôtel a glissé, les emportant avec elle comme des châteaux de cartes de béton.

Une belle escapade néanmoins, elle nous ravive.

Encore une fois, patience pour les photos. À demain.

J.O.R.

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