mardi 20 avril 2010

Jours 13 - 14 Jeux sous les nuages

Ça fait deux jours qu'il ne pleut pas. Le matin pourtant, de lourds nuages débordent des montagnes et roulent, à basse altitude, au-dessus de la vallée de Grand-Goâve. L'humidité est à son comble. Le temps nous nargue. Le sol n'a pas besoin de pluie, c'est nous qui l'abreuvons en transpirant. Félix s'est assis hier soir, a enlevé son t-shirt, et s'est exclamé: «Il fait chaud!» Quand un Haïtien dit qu'il fait chaud...

Je dis que le sol n'a pas besoin de pluie, mais c'est faux. En réalité, les récoltes accusent plusieurs semaines de retard, faute de précipitations. Les agriculteurs sont nerveux.

De notre côté, ça facilite le travail. Les sentiers sont praticables et les terrains de jeux bien secs. Hier, je suis allé à Maranatha et j'ai profité du grand laboratoire naturel qu'offre les environs - jardins, sous-bois, littoral. Avec les élèves de 6e année, j'ai donné un cours de sciences expérimentales comme les petits n'en ont vraiment pas l'habitude (Ici, les cours de sciences sont théoriques, parce qu'il n'y a pas de matériel): tous ont pris crayons et tablettes à dessin et sont partis à la recherche de spécimens à croquer; à croquer sur papier, évidemment! Petits naturalistes efficaces...

Aujourd'hui, Antonio et moi sommes retournés à Papatanm. Antonio s'est chargé du groupe de 5e, et j'ai surtout travaillé avec les enfants du préscolaire. Âgés de 3-4 ans, issus d'un milieu très pauvre de paysans, créolophones unilingues: impossible d'être plus en dehors de ma zone de confort! Beaucoup de plaisir néanmoins à distinguer la main gauche de la main droite. Face aux tout-petits, on se rend vite compte jusqu'à quel point certains concepts que l'on tient pour évidents sont en fait arbitraires et abstraits. J'ai aussi chassé le ballon avec les 1e, 2e et 3e années; les garçons saisissent le jeu rapidement, n'ont pas peur de courir, de se salir un peu, alors que les petites filles... eh bien, c'est comme par chez nous... sans offense...

Demain, Émilie Ouellette vient nous rejoindre! Émilie, nous t'attendons, toi, ton sens de l'humour et tes victuailles, avec grande impatience!

J.O.R.

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