Alors que l’an dernier, je suis venu à Grand-Goave avec mon épouse Madeleine et sa
sœur Céline pour prendre part aux travaux d’aménagement du centre Marie Cécile,
cette année nous sommes là pour peinturer
les maisons que Projets Maryse fait construire. Si nous avons décidé de le
faire, c’est essentiellement à cause de l’admiration que nous avons pour Maryse
et pour la mission qu’elle s’est donnée. Nous savons tous les efforts qu’elle
déploie, toute l’énergie qu’elle met à aider les gens les plus démunis de
Grand-Goave : eux qui se débrouillent comme ils peuvent pour survivre. Car
c’est bien de survie dont il s’agit. Certains élèvent quelques chèvres ou
quelques poules. D’autres cultivent un petit lopin de terre ou vont à la pêche comme
Paul qui est pêcheur de langouste.
Très tôt le matin, il part en pagayant Il transporte une cage placée en équilibre
sur sa pirogue. Pour avoir des prises, Paul doit aller de plus en plus loin, de
plus en plus profond. Ça lui pose un
gros problème : il manque de câble pour relier chaque cage déposée sur le
fond de la mer à une bouée en surface et seul, il n’a pas les moyens de se
payer le câble dont il a besoin. Il espère donc le soutien de Projets Maryse
pour se l’acheter, poursuivre ses activités et vivre dignement.
Plus dramatique encore est la
situation de Wilson que j’ai rencontré la veille de notre départ alors que je
me rendais à pied au marché.
Je marche sur la rue Saint-François
quand soudain un homme m’interpelle. Il s’approche timidement et m’explique de
son mieux que sa fille est malade. Elle est à l’hôpital et souffre d’une
appendicite. Pour prouver ses dires, il me montre un document portant l’en-tête
de l’hôpital. Au bas du document un montant est inscrit : 600 dollars haitiens
( 120$ CA). En se présentant à l’hôpital à dix-sept heures, c’est le dépôt
qu’il doit verser pour que sa fille soit opérée. Il est quinze heures et il a
en main trois cents dollars. Troublé, je lui explique que tout l’argent disponible
que j’avais, je l’ai donné à mon ami Noé pour sa maison qui n’a pas encore de
toit, deux ans après le séisme. Quant a Maryse, elle n’a plus un rond et l
‘argent qu’elle attend du Québec est déjà dépensé ou promis à des gens qui sont
sur une liste d’attente. C’est donc profondément attristé que je poursuis mon
chemin, à la fois touché par cette situation dramatique et frustré de ne pas
pouvoir intervenir.
Pour avoir assisté à des séances de
consultations, je sais le nombre de fois ou des gens viennent exposer à Maryse
des situations toutes aussi poignantes. Aussi je vous demande de la supporter
pour qu’elle puisse aider le plus possible.
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