lundi 12 mars 2012

                       TÉMOIGNAGE   DE DANIEL TREMBLAY

Alors que l’an dernier, je suis venu  à Grand-Goave avec mon épouse Madeleine et sa sœur Céline pour prendre part aux travaux d’aménagement du centre Marie Cécile, cette année nous sommes  là pour peinturer les maisons que Projets Maryse fait construire. Si nous avons décidé de le faire, c’est essentiellement à cause de l’admiration que nous avons pour Maryse et pour la mission qu’elle s’est donnée. Nous savons tous les efforts qu’elle déploie, toute l’énergie qu’elle met à aider les gens les plus démunis de Grand-Goave : eux qui se débrouillent comme ils peuvent pour survivre. Car c’est bien de survie dont il s’agit. Certains élèvent quelques chèvres ou quelques poules. D’autres cultivent un petit lopin de terre ou vont à la pêche comme Paul qui est pêcheur de langouste.

 Très tôt le matin, il part en pagayant  Il transporte une cage placée en équilibre sur sa pirogue. Pour avoir des prises, Paul doit aller de plus en plus loin, de plus en plus  profond. Ça lui pose un gros problème : il manque de câble pour relier chaque cage déposée sur le fond de la mer à une bouée en surface et seul, il n’a pas les moyens de se payer le câble dont il a besoin. Il espère donc le soutien de Projets Maryse pour se l’acheter, poursuivre ses activités et vivre dignement.

Plus dramatique encore est la situation de Wilson que j’ai rencontré la veille de notre départ alors que je me rendais à pied au marché.

Je marche sur la rue Saint-François quand soudain un homme m’interpelle. Il s’approche timidement et m’explique de son mieux que sa fille est malade. Elle est à l’hôpital et souffre d’une appendicite. Pour prouver ses dires, il me montre un document portant l’en-tête de l’hôpital. Au bas du document un montant est inscrit : 600 dollars haitiens ( 120$ CA). En se présentant à l’hôpital à dix-sept heures, c’est le dépôt qu’il doit verser pour que sa fille soit opérée. Il est quinze heures et il a en main trois cents dollars. Troublé, je lui explique que tout l’argent disponible que j’avais, je l’ai donné à mon ami Noé pour sa maison qui n’a pas encore de toit, deux ans après le séisme. Quant a Maryse, elle n’a plus un rond et l ‘argent qu’elle attend du Québec est déjà dépensé ou promis à des gens qui sont sur une liste d’attente. C’est donc profondément attristé que je poursuis mon chemin, à la fois touché par cette situation dramatique et frustré de ne pas pouvoir intervenir.

Pour avoir assisté à des séances de consultations, je sais le nombre de fois ou des gens viennent exposer à Maryse des situations toutes aussi poignantes. Aussi je vous demande de la supporter pour qu’elle puisse aider le plus possible.




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