Le 05 février 2017
Le breuvage de bienvenue! |
Bonjour,
Je suis
arrivée à Port-au-Prince le 25 février avec Marie-Thérèse, la conjointe
d’Antonio Di Lalla. C’est la première fois qu’elle vient en Haïti. Moi, c’est
mon second séjour mais la première fois avec Projets-Maryse. Antonio nous
accueille à l’aéroport.
On prend la
route Nationale 2 dans un taxi climatisé. Pas un tap tap qui ne réussit pas à
monter les pentes de Port-au-Prince comme l’an passé. On roule pendant 2h30.
D’un côté, la mer qu’on entrevoit entre les maisons. De l’autre, une bande de
terre, parfois relativement étroite, parfois large d’un kilomètre (c’est la
zone habitable) avec, en arrière fond, la montagne. Du roc dénudé qui s’élève
presque perpendiculairement.
À l’hôtel où
nous habitons, nos chambres sont au 2e et le plafond est en ciment plutôt qu’en
tôle comme l’an passé. Il y a une belle brise le soir. Mais on pourrait mieux
dormir si les nuits étaient moins animées : il y a de la musique jusqu’à
minuit puis, vers 3 heures, les chiens hurlent pendant une vingtaine de minutes
parce que les pêcheurs partent du village. Et vers 4 heures, les coqs
commencent à se répondre les uns les autres.
Groupe de couture des débutants avec notre prof Haïtienne, Kemly |
Le lendemain
de mon arrivée, j’accompagne Maryse au Centre. Cette année, elle a engagé une
jeune Haïtienne comme prof de couture pour les femmes. Nous n’avons qu’à
l’aider pendant les cours. Les mardis et jeudis sont réservés pour les
débutantes alors que les lundis et vendredis, c’est le groupe avancé. Elles ont
déjà fait trois sessions et elles apprennent présentement les 14 mesures
nécessaires pour dessiner un patron : espace sein-épaule, taille, hanches,
cou, largeur des épaules, etc. Ici, on n’achète pas de patrons tout faits.
Des jumeaux très fragiles, la maman n'a rien pour nourriture |
Pendant les
cours, Maryse reçoit des mères de famille démunies. Cette année, les besoins
sont encore plus grands en raison de l’ouragan Matthieu. Certaines n’ont pu
payer une seule gourde depuis septembre pour les frais de scolarité d’un ou
plusieurs enfants. D’autres n’ont pas suffisamment pour nourrir leurs petits.
D’autres encore, accompagnées d’un enfant, viennent montrer des bobos,
demandent quelque chose pour soulager la toux, la fièvre ou se plaignent de
douleurs à l’estomac. Maryse sort son livre de pharmacie et vérifie si, parmi
les médicaments reçus au Québec, l’un peut les soulager. Quand le cas semble
plus grave, elle insiste pour qu’elles aillent à l’hôpital chercher une
prescription.
J’avais en
2016, passé deux semaines dans une école haïtienne. Le fait de travailler,
cette année, dans un centre pour femmes vulnérables me permet d’être davantage
en contact avec les gens et de constater comment ils sont dans le besoin à tous
les niveaux.
À la
prochaine,
Monique
Rondeau
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