jeudi 9 février 2017

Mes premières journées à Grand-Goâve - Février 2017, par Monique Rondeau

Le 05 février 2017


Le breuvage de bienvenue!
Bonjour,

Je suis arrivée à Port-au-Prince le 25 février avec Marie-Thérèse, la conjointe d’Antonio Di Lalla. C’est la première fois qu’elle vient en Haïti. Moi, c’est mon second séjour mais la première fois avec Projets-Maryse. Antonio nous accueille à l’aéroport.

On prend la route Nationale 2 dans un taxi climatisé. Pas un tap tap qui ne réussit pas à monter les pentes de Port-au-Prince comme l’an passé. On roule pendant 2h30. D’un côté, la mer qu’on entrevoit entre les maisons. De l’autre, une bande de terre, parfois relativement étroite, parfois large d’un kilomètre (c’est la zone habitable) avec, en arrière fond, la montagne. Du roc dénudé qui s’élève presque perpendiculairement.

À l’hôtel où nous habitons, nos chambres sont au 2e et le plafond est en ciment plutôt qu’en tôle comme l’an passé. Il y a une belle brise le soir. Mais on pourrait mieux dormir si les nuits étaient moins animées : il y a de la musique jusqu’à minuit puis, vers 3 heures, les chiens hurlent pendant une vingtaine de minutes parce que les pêcheurs partent du village. Et vers 4 heures, les coqs commencent à se répondre les uns les autres.

Groupe de couture des débutants avec notre prof Haïtienne, Kemly
Le lendemain de mon arrivée, j’accompagne Maryse au Centre. Cette année, elle a engagé une jeune Haïtienne comme prof de couture pour les femmes. Nous n’avons qu’à l’aider pendant les cours. Les mardis et jeudis sont réservés pour les débutantes alors que les lundis et vendredis, c’est le groupe avancé. Elles ont déjà fait trois sessions et elles apprennent présentement les 14 mesures nécessaires pour dessiner un patron : espace sein-épaule, taille, hanches, cou, largeur des épaules, etc. Ici, on n’achète pas de patrons tout faits.

Des jumeaux très fragiles, la maman n'a rien pour nourriture
Pendant les cours, Maryse reçoit des mères de famille démunies. Cette année, les besoins sont encore plus grands en raison de l’ouragan Matthieu. Certaines n’ont pu payer une seule gourde depuis septembre pour les frais de scolarité d’un ou plusieurs enfants. D’autres n’ont pas suffisamment pour nourrir leurs petits. D’autres encore, accompagnées d’un enfant, viennent montrer des bobos, demandent quelque chose pour soulager la toux, la fièvre ou se plaignent de douleurs à l’estomac. Maryse sort son livre de pharmacie et vérifie si, parmi les médicaments reçus au Québec, l’un peut les soulager. Quand le cas semble plus grave, elle insiste pour qu’elles aillent à l’hôpital chercher une prescription.

J’avais en 2016, passé deux semaines dans une école haïtienne. Le fait de travailler, cette année, dans un centre pour femmes vulnérables me permet d’être davantage en contact avec les gens et de constater comment ils sont dans le besoin à tous les niveaux.

À la prochaine,
Monique Rondeau


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